Editorial

Mathématique électorale

© D.R

Les partis politiques en campagne doivent tous normalement accéder à la télévision publique pour faire connaître leur programme et leurs candidats. Pour ce faire, ils se réunissent tous en commission élargie pilotée par le ministère de la Communication pour définir démocratiquement les modalités de ces passages. C’est normal.
Mais le problème, c’est qu’ils ne se sont pas mis d’accord sur les critères à retenir. Un vieux parti aura-t-il le même temps d’antenne qu’un nouveau ? Un parti représenté au Parlement disposera-t-il du même temps qu’un parti qui a zéro député dans la Chambre sortante ? Tout cela est, évidemment, bien compliqué.
Les nouveaux partis ne veulent pas en démordre. Il n’y a plus de Chambre. On concourt tous d’une manière égalitaire pour le même scrutin. Alors, un temps égal pour tous. Pour les anciens, c’est l’inverse. Ils mettent en avant leur histoire et leur notoriété pour avoir plus de temps de parole. Ils ne conçoivent pas que de nouveaux venus prétendent au même traitement que ceux qui ont déjà fait leurs armes dans la politique nationale.
Maintenant, comment départager tous ces gens qui ont tous sans doute raison concomitamment, successivement et substantiellement ? On peut toujours proposer charitablement une solution. Mais pour cela, il faut mobiliser la science mathématique. Si on considère que P est le nombre de candidats parachutés. F le nombre de transfuges d’autres partis. B, comme binga, le prix moyen de l’investiture constaté.
A comme l’âge du secrétaire général. D comme le nombre de députés sortants. Le temps de parole sera PxF/B-A, le tout divisé par D. Si on met le résultat à la racine carré, on aura un coefficient de pondération qu’il faudra juste ajouter à PP, qui est la valeur de pertinence du programme politique calculée selon la méthode Coué après avoir retranché l’âge légal du parti. Le temps d’antenne sera alors attribué automatiquement à chaque parti selon ces critères objectifs. C’est simple comme bonjour.
Dans la pratique, cela peut donner, après avoir bien sûr calculé au plus fort reste pour chaque télévision, le facteur régulateur de la mesure d’audience percutée aléatoirement sur la base des jours ouvrables chômés, par centile incrémenté de 24 heures séquencées par juxtaposition parabolisée. Le temps d’audience alors pour le PJD est de 0,00001. Zéro étant l’unité de base nette. Pour l’USFP, c’est 0,0001.
Un, étant l’impact résiduel de la scission du 6ème Congrès. Pour l’Istiqlal, c’est aussi 0,0001. On voit que le inzal de Larache influe peu car il est annulé par le poids de Kouider à Casa. Pour le RNI, c’est 0 car les notables créent une entropie indiscutable. Pour l’UC, c’est 0,0001 un excellent score, compte tenu de la présidence tournante qui a élargi l’assiette. Pour le MP, c’est 1. C’est normal, cela s’appelle l’effet Kemmou. A signaler qu’avec 1 on a droit, par exemple, à une émission de Malika Malak un jour non ouvrable ou un long week-end de pont en tête-à-tête, sans caméra, à Tinghir avec Mustapha Alaoui de la TVM. Le score du FFD, toujours selon notre méthode, serait de 136.
C’est beaucoup, mais ça arrive, car le modèle mathématique n’est pas parfait. En effet, quand il percute sur une variable qui n’est pas aléatoire, il se braque. Vous pouvez calculer les scores médiatiques des autres partis sans problèmes, selon vos affinités politiques. Il n’y a aucun risque. L’important est de toujours arrondir au centile supérieur quand celui-ci est un peu réfractaire. Moi, je vous laisse à vos calculs, il y a un Bourvil sur TF1.

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