En mettant en tête de liste de ses objectifs pour la santé, l’augmentation substantielle des effectifs, le gouvernement met le doigt en fait sur ce qui a été pendant longtemps une mésentente sur la notion de service public au Maroc.
Pendant longtemps, parmi les tares les plus souvent mises en avant pour expliquer ou illustrer l’inefficacité de l’administration, figurait l’argument du sureffectif. Cette incompréhension a même atteint son paroxysme quand, de manière cyclique, des opérations de dégraissage furent menées souvent avec le même mot d’ordre : réduire le poids de la masse salariale de l’administration et par la même occasion parer aux griefs brandis généralement par des institutions telles que le FMI.
Dans la foulée, ces opérations ont presque toujours été présentées comme une voie vers la rationalisation et l’amélioration de l’efficience des dépenses publiques et de l’administration. Mais quelques années plus tard, l’on se rend compte que ce qui était censé être des cures d’amaigrissement a été en réalité une démarche d’appauvrissement quantitative et qualitative de l’administration publique. Cette incompréhension, le Maroc l’a payée cher dans des secteurs névralgiques comme la santé et l’éducation.