Editorial

Mine de croissance

© D.R

En 1992, au lendemain du sommet de Rio, l’appel à la préservation de la planète semblait être le fait d’un groupe de scientifiques que beaucoup avaient qualifiés à l’époque d’écolo-fanatiques et d’alarmistes. 25 ans plus tard, nous y sommes. L’activité humaine irrespectueuse de son environnement et le développement industriel effréné ont fini par produire les effets qu’on redoutait : le changement climatique n’est plus une théorie d’une bande de scientifiques mais une réalité que nous vivons tous les jours : phénomènes météorologiques extrêmes, sécheresses et stress hydrique, des océans vidés peu à peu de leurs faune et flore, pollution généralisée dans les villes du monde… Pourtant, tout n’est pas totalement perdu. L’économie verte n’est pas seulement la solution mais probablement le passage obligé. Mais l’économie verte n’est pas forcément synonyme de moins d’industries, moins d’activités et moins d’emplois.

Au contraire, les chiffres démontrent aujourd’hui qu’on peut en même temps développer des activités de production et de services respectueuses des équilibres écologiques tout en créant plus de richesses et d’emplois. En 2011, les écosystèmes de l’énergie solaire à travers le monde représentaient moins d’un million d’emplois. Ils sont aujourd’hui plus de 3,1 millions, soit le triple. De même, l’ensemble des énergies renouvelables font travailler aujourd’hui quelque 10 millions de personnes à travers le monde. Voilà qui conforte les options prises par le Maroc depuis quelques années sous l’impulsion royale pour développer les énergies renouvelables, pour enclencher la transition et l’efficacité énergétiques ou encore les grands chantiers lancés pour une gestion plus rigoureuse des ressources en eau, surtout dans le domaine agricole. En plus de sa longueur d’avance, le Maroc a aussi de la ressource.

En Allemagne, leader mondial en la matière, une éolienne produit de l’électricité à plein régime pendant 2.500 heures par an. La même éolienne installée au Maroc peut produire pendant 5.000 heures le double. Les proportions sont les mêmes sinon plus dans le solaire. Si pour le monde l’économie verte est presque une fatalité, elle représente un fabuleux gisement de croissance pour le Maroc.

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