Mutation bancaire

Les dernières statistiques de la banque centrale au sujet du réseau d’agences bancaires au Maroc peuvent induire en erreur.

Leur nombre s’étant réduit de plus d’une centaine en l’espace d’un an, 5.700 en 2024 contre 5.800 en 2023, cela n’induit en rien le rétrécissement de la couverture. Derrière ce chiffre se cache en fait une reconfiguration de l’offre bancaire qui n’est d’ailleurs plus incarnée par le seul indicateur du réseau d’agences. Le concept d’agence a connu lui-même une évolution dans le sens où l’on parle désormais d’un modèle plus large, à savoir les points d’accès aux services financiers.

Dans le sillage de la stratégie nationale d’inclusion financière, les agences bancaires classiques sont devenues une composante parmi d’autres comme les agences des établissements de paiement et de transfert d’argent sans oublier les désormais incontournables GAB. Cela, sans oublier évidemment le basculement d’une large partie de la clientèle vers les canaux digital et mobile grâce aux technologies numériques.

Cette évolution du modèle de distribution que connaît le secteur financier va s’accompagner naturellement d’une autre évolution tout aussi importante, à savoir le changement du profil de la clientèle, de ses besoins et de ses attentes. Une telle évolution imposera aux établissements bancaires et financiers ainsi qu’à la banque centrale d’accélérer la transformation progressive du business model lui-même. Une transformation qui rappelle un autre grand tournant décisif qu’avait connu le secteur dans les années 90 avec la libéralisation financière et le désencadrement du crédit…