La position du ministre peut se comprendre et reflète probablement l’avis d’un grand nombre, voire une majorité, de Marocains. Mais le fait est que des discussions pareilles touchent un aspect éminemment sociétal et ne peuvent donc être réglées que par un large dialogue de société, une concertation, et non pas par l’avis de quelques personnes ou groupes de personnes en excluant les autres.
La preuve, pour le débat naissant sur l’avortement, le Souverain a bien montré la voie en demandant à toutes les franges de société d’engager un dialogue. Il y a cinquante ou soixante ans, qui aurait pensé que le Maroc ferait sa révolution sur un bon nombre de questions autrefois taboues.
Pourtant, en 2004, la Moudawana a été une vraie révolution en la matière. Qui aurait pensé que l’Etat marocain, à travers l’instauration des alcootests, par exemple, accepterait implicitement, mais non moins officiellement, que des Marocains consomment des boissons alcoolisées.
S’enfermer dans des positions tranchées n’a jamais été la solution pour aller de l’avant et les politiques sont les mieux placés pour le savoir. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais…









