Un des indicateurs scruté chaque année à l’occasion des discussions de la loi de Finances est le niveau de l’investissement public.
Pour 2024, le gouvernement annonce un chiffre record de 335 milliards de dirhams contre 198 milliards en 2020. Il est indéniable que l’investissement public est la locomotive du développement économique. Pour autant, et au vu de la feuille de route ambitieuse que s’est tracée le Maroc pour les 15 à 20 années qui viennent, le secteur privé est très attendu sur le sujet.
Ce n’est pas par hasard que l’un des tout premiers chantiers entamés et mis en marche rapidement par le gouvernement a été la refonte du cadre législatif et incitatif de l’investissement à travers la nouvelle charte. Le postulat admis à l’unanimité est que le secteur privé doit assurer la part la plus grande dans le volume global des investissements au Maroc. Aujourd’hui, bon an mal an, les opérateurs privés injectent quelque 100 milliards DH dont, en plus, une partie provient des investissements étrangers (IDE) qui ont été de 22 milliards DH en 2022 laissant ainsi 80 milliards pour les investisseurs marocains.
Ce niveau est manifestement très en deçà de ce qu’il devrait être puisqu’il est censé s’approcher de 600 milliards DH, le double de l’enveloppe publique. Pour les années à venir, le Maroc vise une croissance forte, durable et surtout à forte teneur en emplois, ce qu’elle n’a pas toujours été.
Or c’est bien l’investissement privé, et lui seul, qui permet la création d’emplois et non pas le public qui, lui, est dédié naturellement aux grandes infrastructures.