A la fin du mois de mars 2021, l’encours des crédits contractés par les ménages américains pour financer les études s’élevait au chiffre vertigineux de 1.580 milliards de dollars, soit environ 16.000 milliards de dirhams.
Pour comparer avec le Maroc, ce chiffre équivaut presque 50 fois le volume global de l’encours des crédits bancaires des ménages marocains, toutes catégories confondues, immobilier, consommations et autres. Autre comparaison possible : le budget de l’éducation nationale au Maroc au titre de l’année 2021 est de 76 milliards DH. Donc à supposer que ce budget ait été le même depuis 10 ans, ce qui est faux, on atteindrait à peine 760 milliards DH.
Si à cela, on devait rajouter ce que les ménages dépensent pour l’éducation et qui, selon les dernières estimations, se situerait aux alentours de 25 milliards DH par an, le total s’établirait donc à quelque 1.000 milliards DH sur les 10 dernières années, soit à peine 6% des 16.000 milliards DH de crédits études des seuls ménages américains. Bien entendu, des paramètres objectifs entrent en jeu comme la démographie, la taille de la population, la puissance de l’économie, le niveau des revenus…
Mais tout cela ne suffit pas à expliquer l’ampleur du décalage. Le Maroc qui ambitionne de révolutionner son école, à travers une réforme lourde qui prendra plusieurs années, devra impérativement trouver de nouveaux moyens de lever des financements massifs à injecter dans le système éducatif, à travers le public, le privé ou les deux ensemble. Car sans moyens conséquents, il ne faut pas s’attendre à des miracles…