L’accord de pêche, longuement négocié entre le Maroc et l’Europe, devait en principe passer comme une lettre à la poste.
Mais, voilà que sa ratification coince. Un solide lobby proalgérien veut exclure de cet accord les eaux territoriales du Sahara marocain. Les amendements proposés voudraient permettre la pêche dans ces eaux tout en déniant au Maroc toute souveraineté sur celles-ci. Ces activistes européens veulent le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la poissonnière. Si l’accord est dénaturé, le Maroc sera dans l’obligation de le dénoncer. Le Royaume ne peut décemment accepter un accord «amendé» qui, outre l’humiliation, réduirait ses gains politiques légitimes à néant. L’Espagne, le premier bénéficiaire de cet accord, voit, quant à elle, d’un œil très sombre la surenchère politicienne orchestrée par des pays de l’Europe du Nord sur ce sujet. Moins on a d’intérêt, plus on met en avant les principes, telle est la posture affichée par ces pays. Un classique, caricatural, de l’hypocrisie communautaire. Mais cette fois-ci, la ficelle est trop grosse.