L’activisme américain dans le monde arabe en matière de démocratie est contre-productif. S’il n’aboutit pas à la guerre civile comme en Irak, il réussit toujours à bloquer l’alternance en discréditant les candidats au pouvoir. Aucune opposition arabe ne peut d’une manière crédible prétendre à l’exercice du pouvoir si elle excipe d’une manière ostentatoire du soutien du Département d’Etat américain. Les différentes officines américaines chargées de la promotion de ces oppositions politiques les discréditent souvent avant l’heure par des actions «inconsidérées». En Egypte, c’est flagrant. Au Maroc, cela commence à devenir caricatural. Nous ne savons pas si le PJD tirera profit à terme du traitement qu’il subit de la part des Américains. C’est peu probable. Le sondage trafiqué de l’IRI qui crédite le PJD de 47% aux prochaines élections est trop grossier pour ne pas susciter une inquiétude réelle des dirigeants islamistes marocains. En outre, la manière dont ce sondage a été distillé à l’opinion ajoute le ridicule à la vulgarité. Pour le reste, chacun enterre les siens comme il l’entend.