Le degré zéro de l’analyse politique vient d’être franchi, en klaxonnant, par un pseudo commentateur spécialisé. Il estime, d’un air pénétré, que la nomination de Abdelaziz Belkhadem comme Premier ministre en Algérie déplaira à Rabat. Et pourquoi ? Il bafouille : «Belkhadem a toujours maintenu une position orthodoxe sur le Sahara Occidental et le droit à l’autodétermination de sa population». Bouteflika liquide un Premier ministre, avec perte et fracas, et au lieu d’essayer de comprendre ce qui se passe, notre hurluberlu ne trouve rien d’autre à faire que de gloser sur Rabat. Le type, pour les besoins d’une livraison peu documentée, fait semblant d’ignorer que cela fait plus de trente ans qu’Alger nous déplait religieusement. Et qu’en Algérie, justement, sur l’affaire du Sahara il n’y a ni orthodoxie, ni réformisme luthérien, ni protestantisme batave, ni calvinisme traditionaliste. Seul le piétisme anti-marocain les unit. Pour le reste, quand ils ont un peu de temps, ils se font une guerre civile. Alors le baptiste Ahmed Ouyahia ou le méthodiste Abdelaziz Belkhadem pour nous, ces gens-là, tous, ne sont pas catholiques du tout.