Le coût de la non intégration maghrébine est faramineux. Réda Hamiani, un membre éminent du patronat algérien, a fait, lors de la foire d’Alger, une analyse sans appel. Le Non-maghreb c’est, notamment, plus de 1 milliard de dollars de perte sèche pour l’Algérie, c’est à peine 2% du volume des échanges extérieurs de nos pays, c’est 1 à 2 points de croissance perdue, c’est une faiblesse structurelle des «positions de négociations» avec nos partenaires européens, c’est une aggravation des effets du chômage à cause de la non mobilité des travailleurs, etc. Il ajoute pour finir de brosser, sans pitié, ce tableau pitoyable : des petits pays, des marchés fragmentés, une faible capacité d’attraction, des économies d’échelle nulles.
Voilà le Maghreb du 3ème millénaire ! Notre pays qui a, très tôt, fait le choix du Maghreb alors que l’Algérie luttait, toujours, pour son indépendance et son intégrité territoriale continue à croire en cet idéal vital. Le Maroc ne comprend pas pourquoi les dirigeants algériens continuent à croire que «miner», depuis 30 ans, avec des moyens d’Etat, l’unité et l’intégrité de notre pays est un choix stratégique utile pour les Algériens ou une posture géopolitique qui converge avec les intérêts de cette nation. Nous ne comprenons pas. Nous ne le comprendrons jamais car cela est incompréhensible.