Editorial

Petit bonjour

«Quand on s’est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu’on n’osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir». C’est, par exemple, cette forme d’humour jubilatoire de Raymond Devos qui nous manquera le plus. Il est parti, en pouffant de rires. Avec ses grands gestes. Et ses yeux frondeurs. «Du moment qu’on rit des choses, elles ne sont plus dangereuses». Une grande leçon sous forme d’héritage moral. Une sentence définitive. On a appris à rire avec lui. Et pendant que l’on riait, on s’est trouvé en train de réfléchir. Un choc, peut-être, pour ceux d’entre nous qui n’étaient pas coutumiers de l’exercice. Le refus de l’humour, du rire ou de la légèreté fonctionne, alors, comme une sorte de protection -dérisoire, bien sûr- contre les idées. «Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts». Voilà qui est habile en ces temps où la mauvaise foi -dissoute dans la vulgarité- n’a plus de panache. Il ajoute, sur le même sujet : «On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort». Merci Raymond. On aura beaucoup de mal à meubler le silence après toi.

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