Editorial

Petit bonjour

Un fidèle lecteur m’a fait, récemment, une remarque assez cinglante. «Pourquoi tu te crois obligé de nous donner ton point de vue dans le Petit Bonjour. Un journaliste doit  rapporter les faits et s’effacer. C’est tout. On n’a pas besoin de savoir ce qu’il pense». Faisant une chronique, je ne me sens pas concerné par la remarque. Mais, cela a le mérite d’être clair et c’est, paradoxalement, porteur d’une information capitale. On apprend -on était les derniers à le savoir- qu’un journaliste marocain réfléchit et en plus il peut développer des points de vue. Bravo. On nous a toujours dit qu’on était des incapables. Selon la célèbre phrase de Larbi Messari, soit on nous susurrait, soit on nous suggérait, soit on nous ordonnait des choses. Le plus malheureux, parmi nous, était, bien sûr, celui à qui on ne disait rien. Celui-là se recyclait rapidement dans l’écriture de nouvelles ou l’histoire courte, comme on dit en arabe. Mais sur le fond, ce que réclame notre ami n’existe pas. Seule la chronique nécrologique contient, et ce n’est pas toujours le cas, des informations brutes ou froides. Même dans ce cas, cela dépend de la qualité du défunt, de la manière dont il est mort, de l’heure constatée du décès et du lieu de sa découverte. Comme partout dans le monde avec 1 gramme d’information, on fait des tonnes de commentaires. C’est le métier qui veut ça et on est payé pour. Dommage pour nos lecteurs.

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