Robert Assaraf est, depuis le début, un ami de ALM. Ses chroniques, souvent bien informées et toujours pertinentes, n’ont, depuis des années, posé aucun problème particulier ni à la rédaction ni à nos lecteurs. Un point de vue différent. Une approche décentrée. Bref, une valeur ajoutée en termes d’analyse qui enrichit le débat. Mais il semble aujourd’hui qu’il y ait un problème. Depuis le début de la guerre israélienne contre le Hezbollah au Liban, notre compatriote n’est plus ressenti comme tel. Selon une mécanique historiquement connue, jugée et condamnée, ceux qui ne sont pas d’accord avec Robert Assaraf ne discutent plus ses idées. Ils le renvoient à sa confession. Il n’est plus un Marocain de confession juive jouissant pleinement de tous ses droits. Il n’est plus que juif, donc israélien, donc partie au conflit, donc responsable de tous les malheurs qui frappent la région depuis plus d’un demi-siècle. Cette stigmatisation sémitique relève de l’indigence intellectuelle criminelle. Elle n’est d’aucun soutien à la juste cause du peuple palestinien. Ni un témoignage de solidarité avec le peuple libanais qui meurt sous des bombes tout aussi criminelles.