La police a eu la main heureuse. Plus de 40 terroristes dont 5 militaires arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à passer à l’action non pas en Irak ou en Afghanistan mais au Maroc ! Organisé et structuré, le réseau salafiste planifiait tout simplement le Jihad sur une large échelle. Selon toute vraisemblance la police a dû attendre que ce groupe arrive à maturité -connaissance des membres, des réseaux et des connexions- pour opérer ce coup de filet spectaculaire. Ces dernières semaines, les appels à la vigilance lancés par la DGSN semblaient, à défaut d’évènements concrets, plus relever de la mobilisation de l’opinion publique contre un risque terroriste général que l’annonce d’une menace imminente. Là, nous sommes fixés. La banalisation rampante dans la société marocaine des postures qui servent de base «intellectuelle» et de cadre de référence à l’action terroriste est l’indicateur le plus dangereux de la menace qui pèse sur le pays. Le fait que nos politiques, presque tous, à quelques mois des élections générales, eux aussi, banalisent ces postures en les incluant dans une espèce de pluralisme sans valeurs ou de démocratie sans principes et sans convictions participe à la fragilisation et à la porosité de la société vis-à-vis du terrorisme intégriste.