Editorial

Petit bonjour

Le pape Benoît XVI a une drôle de manière d’approcher le dialogue entre les religions. Il fait dans la provocation. L’incendie planétaire des caricatures calamiteuses vient à peine d’être circonscrit que le pape, dans toute sa sainteté, lance une attaque en règle contre l’Islam. Dans un discours à Ratisbonne en Allemagne, devant 200 000 fidèles, il a considéré que l’Islam, au nom de la foi, a un rapport ambigu avec la violence et que dans cette religion «la volonté de Dieu», à la différence de la chrétienté, n’a aucun lien avec la raison. En plus pour, probablement, consolider sa stature d’homme de paix, il cite, scandaleusement, dans son discours un empereur byzantin: «Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme son ordre de diffuser par les moyens de l’épée la foi qu’il professait». Si Benoît XVI a parlé en tant que théologien, les théologiens musulmans dans leur extrême diversité lui répondront sans doute. Mais s’il a parlé en tant que pape -ce qui est le cas- il va falloir, en tant que responsable «politique» de l’Eglise, qu’il prouve, assez vite, qu’il n’a pas pour ambition d’allumer le feu de la guerre des religions en blessant inutilement la foi de près de 1 milliard de croyants.

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