Editorial

Petit bonjour

Hier, quand Moulay Hicham vantait avec enthousiasme les vertus de la monarchie thaïlandaise, sa démocratie modèle, son Etat de droit infaillible, sa rigueur constitutionnelle, sa séparation exemplaire des pouvoirs et sa réussite économique, certains d’entre nous, considérant que le dépit n’étant pas, naturellement, un gage d’objectivité, ne l’ont pas beaucoup cru. Pour donner du change à son discours, le prince a quand même, sans coup férir, mis dans ce pays 100 millions de dollars. À l’époque, un de ses amis écrivait subtilement: «Certains ne manqueront pas de lire ces louanges comme une critique en creux de la monarchie marocaine». Aujourd’hui, en Thaïlande, -et ce n’est pas une critique en creux- l’armée a renversé le Premier ministre élu, mis sous séquestre le roi et sa monarchie, suspendu la Constitution et ses institutions démocratiques et placé un homme à elle à la tête du pouvoir. Il est vrai que les analystes politiques les plus émérites peuvent faire des erreurs, mais le problème n’est pas là. Ce qui nous intéresse, d’une manière presque désintéressée, c’est de savoir ce que sont devenus les malheureux 100 millions de dollars. De tout cœur, on ne souhaite pas que la mauvaise analyse politique du prince soit aggravée par une mauvaise affaire financière. On aurait une double peine pour lui.

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