Editorial

Petit bonjour

L’exécution de la journaliste russe Anna Politkovskaïa est un acte abject. Criblée de balles dans le hall de son immeuble, la journaliste n’a eu aucune chance. Ce crime dont la signature crapuleuse cache mal l’origine politique est une vraie  honte «nationale» pour un pays comme la Russie. Dans un pays où les journalistes sont abattus de la sorte, ce n’est pas la question de la démocratie, de la liberté d’expression ou de la gestion du pluralisme d’opinion qui est posée. C’est l’existence de l’Etat lui-même  qui est en question car sa base qui est censée reposer sur le droit est détruite. Ni sa critique systématique et permanente de la gouvernance de Poutine, ni son opposition ouverte à la guerre de Tchétchénie, ni ses enquêtes sur les relations incestueuses entre la mafia russe et la classe politique ne pouvaient justifier l’élimination d’Anna Politkovskaïa. Cela ne justifie pas. Cela ne justifie jamais. Une presse libre et dynamique et des journalistes libres et entreprenants signent formellement l’existence d’un biotope démocratique viable. Il n’y a pas d’autre indicateur possible dans la fragile chaîne écologique de la démocratie.

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