La moule marocaine a de tout temps été connue et appréciée pour sa plastique, sa fraîcheur, son goût, et ses qualités aussi bien olfactives que gustatives ; la moule marocaine est, sans conteste, une dimension essentielle de notre identité nationale; de Tanger à Lagouira, la pêche aux moules mobilise, depuis toujours, les énergies et les intelligences de nos concitoyens; chaque Marocain a une technique particulière pour pêcher sa moule et pour l’accommoder; la passion des Marocains pour la moule a fait de sa consommation un art reconnu dans le monde entier; la moule marocaine s’est imposée partout; au Moyen-Orient, dans les pays du Golfe, en Arabie Saoudite, même en période de pèlerinage, en Europe, en Afrique, aux USA; outre le fait que la consommation de la moule marocaine est le meilleur gage de sa qualité, il faut reconnaître qu’elle donne à notre pays un avantage politique et géostratégique décisif sur nos concurrents directs. Que serait, par exemple, la vision 2010 pour le tourisme sans l’effet d’attraction quasi universelle de la moule marocaine ? Maintenant, il y a un problème; le département des Pêches maritimes annonce que les moules, actuellement, «ne présentent aucune garantie de salubrité et constituent un danger pour la santé publique»; il accuse surtout les moules en vrac, les plus sympathiques; celles qui sont conditionnées, les bourgeoises, restent «potables»; un comble.