Editorial

Petit bonjour

Le faux prophète d’Agadir a, finalement, écopé de deux années de prison. Ses deux fidèles disciples ont pris huit mois chacun pour crédulité non-fondée. En ces temps d’excès, les peines semblent, quand même, assez légères. Même pas l’ombre d’une petite fatwa, une petite lapidation publique à huis clos, un petit écartèlement par quatre chameaux assoiffés ou une petite manif spontanée. Rien. Un nouveau prophète se déclare et personne ne bouge alors que trois ou quatre caricatures minables, de surcroît danoises, ont suscité l’ire de toute la planète intégriste. On me rétorquera que cette clémence se justifie, peut-être, par le fait que le candidat prophète n’était pas suffisamment crédible. Et alors ? Jamais une erreur judiciaire, un jugement expéditif ou une condamnation pour l’exemple ne se sont souciés de la crédibilité des poursuivis. Sinon les lampistes n’auraient plus aucun avenir sur cette terre alors qu’ils ont le sel de la justice. Depuis quand, pour rendre justice, a-t-on eu besoin de condamnés exemplaires? Ce n’est jamais nécessaire. La présomption de culpabilité s’accommode peu avec l’innocence présomptive ou, si vous voulez, avec l’ingénuité présumée. Qu’a déclaré l’ex-épouse du prophète aspirant aux inspecteurs de police? «J’ai divorcé parce que je ne croyais plus en lui.» Quand un prophète perd ainsi son premier client, il est condamné d’avance.

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