Editorial

Petit bonjour

La société israélienne est secouée par une crise d’identité profonde. Le grave échec de la dernière guerre du Liban a fini de déconsidérer totalement les options militaires  comme perspective d’existence sécurisée, comme sanctuarisation du territoire  ou, même, comme facteur d’immunité. La paix n’est pas au bout du fusil et le rapport de force permanent n’est pas une garantie de survie. Quand en Israël, à la faveur d’une défaite militaire cinglante, le culte de la force et l’idéologie de la guerre refluent, la réalité apparaît au grand jour. On s’aperçoit, alors, que le point faible de cet Etat est d’ordre moral. Et ce, au-délà de l’insuffisance intellectuelle qui a présidé à sa création et de l’injustice ontologique sur laquelle il est fondé. Aujourd’hui, la faille morale est là, elle ne peut plus être occultée. Le Président israélien, Moshé Katzav, en particulier, par ses démêlés judiciaires, l’incarne d’une manière indubitable. Plusieurs hauts responsables sont noyés dans des affaires de corruption, de mensonges d’Etat, d’harcèlement sexuel etc. Ni l’escalade de violence inouïe dont sont victimes les Palestiniens, ni les manigances politiciennes honteuses n’arrivent à détourner l’attention des Israéliens de la profondeur de cette faille. Le «modèle» israélien qui nous est proposé depuis un demi-siècle comme la panacée universelle est en train de s’effondrer de l’intérieur en une horreur absolue.

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