Editorial

Petit bonjour

Un animateur de la télévision publique française, Pascal Sevran pour le nommer, a récemment franchi toutes les bornes du racisme banalisé et sournois en faisant un lien douteux entre la sexualité des Noirs et la famine en Afrique. Des propos indiscutablement et vulgairement racistes. Malgré des excuses, l’animateur devra s’expliquer devant la justice. C’est son problème. Mais le plus intéressant pour nous, c’est la réaction, sur le plan éthique, du patron de France Télévisions, Patrick de Carolis, à l’égard du contrevenant : «Dès l’instant où j’ai fixé une règle d’exclusivité pour tous ceux, présentateurs ou animateurs, qui travaillent pour le groupe, chacun d’eux est, en partie, dépositaire de l’image de l’entreprise, de ses valeurs aussi. Il convient donc – je le dis ici avec gravité – que ceux qui incarnent, parfois quotidiennement, le Service public aux yeux du téléspectateur, ne développent pas par ailleurs et sur d’autres supports un discours en totale contradiction avec les valeurs du groupe qu’ils animent et qui les fait vivre.» La clarté de cette mise au net est académique. Puisse-t-elle nous servir ici-bas de leçon, car chez nous la confusion des valeurs et le mélange des genres, des rôles, des fonctions et des postures sont tellement usités que l’on reste ébahi devant n’importe quelle saillie morale qui en vient d’ailleurs. Sevran dans cette affaire n’étant, bien entendu, qu’un prétexte navrant et dérisoire.

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