Une phrase dans un récent discours du Président algérien Abdelaziz Bouteflika – le 26 décembre à l’occasion de l’adoption solennelle de la loi de Finances et juste avant son départ pour le pèlerinage absolutoire de La Mecque – a beaucoup intrigué les commentateurs et, de ce fait, a fait couler beaucoup d’encre. Je vous la livre : «Je le dis sans détour : nous avons nos problèmes qui nous occupent suffisamment sans nous impliquer dans des mouvances internationales dont les objectifs ne s’inscrivent pas dans l’ordre de nos priorités nationales.» Les paroles sont de miel et dégoulinent d’une douce sagesse sucrée qui nappe les cœurs confits en cette veille sirupeuse de réveillon. L’Algérie va-t-elle, enfin, en 2007 s’occuper des Algériens ? Va-t-elle arrêter de défendre la veuve et l’orphelin à l’international pour se recentrer sur les siens qui, légitimement, méritent d’elle, en principe, et exclusivement, tous les égards ? Ou encore Abdelaziz Bouteflika a-t-il décidé, dorénavant, dès son retour du Hadj, de s’occuper de ses oignons en foutant une paix royale à ceux de Ain Taoujtate ? En tout cas, dans son discours, il était clair, il ajoute: «Pour très attentifs que nous soyons à l’existence d’injustices, qui, ici et là, nourrissent et entretiennent l’esprit de frustration et de haine, nous avons, néanmoins et sans marchander notre solidarité aux autres, le droit et le devoir de donner maintenant une priorité à nos problèmes spécifiques.» Etonnant, non ? Bonne année 2007.