Editorial

Petit bonjour

Il y a trop de chacals au Maroc. Un pays comme le nôtre ne peut pas supporter autant de charognards. Ils sont partout. Ils se multiplient. Ils prospèrent. Ils prolifèrent. Il y a déjà, selon des sources officielles, plus de prédateurs que de proies. C’est un modèle économique viral. Comme chacun sait, trop de libéralisme tue le libéralisme. Nous allons être, bientôt, réduits à organiser des battues socio-démocrates. Il va falloir, juste, déterminer les secteurs à nettoyer, les domaines à assainir, les sphères à purifier et les régions à fumiger. Ceci étant, à part les chacals, il y a les chiens errants, les perdants de la transition écologique. Les renards, les tenants de l’ancien règne climatique. Les pies – notamment noires–, les jacasseuses du pôle public unifié sur des bases fragiles. Les corbeaux de la jungle libre et indépendante. Et, finalement, les sangliers, les valeurs montantes du biotope boursier. Le communiqué du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts est clair : «Une campagne de chasse pour la régulation des animaux prédateurs sera organisée dans le but de rétablir l’équilibre "prédateurs-proies", d’assurer la pérennité de certaines espèces de gibier et de protéger les élevages.» Mais rassurez-vous, si vous avez un lot de chasse amodié – une amodiation donc –, l’administration ne viendra pas trop vous chatouiller le groin. Vous faites partie des espèces protégées. Vous ferez la régulation tout seul.

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