Est-ce qu’il faut être pauvre pour se considérer comme vertueux ? Pour réussir en politique, c’est-à-dire porter un projet pour la communauté nationale, faut-il forcément être nécessiteux ? Le débat français sur la fortune des candidats à la présidentielle tourne au vaudeville. De loin, on comprend peu cet éloge ridicule de la pauvreté des candidats. Et cette stigmatisation de tout patrimoine même s’il est le produit de l’effort et du travail. Qui paie l’ISF (Impôt sur la fortune) est douteux. Qui paie le plus a moins de crédit. Max Weber revisité : L’éthique comptable et l’esprit du capitalisme misérable. C’est comme si les valeurs de la République devaient se confondre avec les attributs de la misère. L’indigence comme projet de société, voilà le nouveau. C’est, au final, une authentique clochardisation du débat public, mieux sa «SDFisation». Chez nous, le problème ne se pose pas. Nos politiques démarrent pauvres et finissent riches. Quand ils finissent. En fait, ils ne finissent jamais. Même rappelés à Dieu, exhalant leur dernier souffle de vie, rendant l’âme, ils ont encore la main dans la poche de leur prochain. Une manière, bien à eux, de se raccrocher à la vie. Mais en France, quand même. Un peu de tenue, voyons !