La vulgarisation, en terre foncièrement musulmane, de la Saint-Valentin est une bonne chose. Il faut, juste, qu’elle ne soit pas rattrapée par la vulgarité. L’affaire est sérieuse. Elle souffre peu d’être salie par des âmes viles. Le noble sentiment –c’est d’amour, en effet, qu’il s’agit– ne se prête, naturellement, dans un tel commerce, à aucune forme de désobligeance ou d’inexactitude. Que cette fête créée à l’origine par l’Eglise catholique pour célébrer ses institutions se popularise sous nos contrées, cela n’a rien d’étonnant tellement notre terre est pétrie de tolérance et de bienveillance. La mythologie grecque, déjà, célébrait à la mi-février la fertilité et l’amour. Valentin, un martyr à la destinée improbable –il en existe au moins trois du même nom– a prêté son nom à l’Eglise pour ce baptême heureux. Les religions assimilent et digèrent, à défaut de réduire, tout ce qui les précède par le zèle et l’empressement. C’est la nature même de tout processus de récupération. Peu importe maintenant, l’évènement est précieux, universel et, délicieusement, pacifique. Pourquoi alors bouder ce plaisir ?