Les militants d’Al Adl Wal Ihssane sont un peu perdus ces derniers temps. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Leur Cheikh étant malade. Et leur mouvement ne se porte pas très bien non plus. Quand on fusionne à ce point le dogme et le leadership, le moindre rhume peut aboutir à une rupture épistémologique. Nous avons compris à la suite de la dernière explosion de Sidi Moumen que l’intégrisme peut se passer, désormais, du support religieux. Il peut se contenter uniquement de la pauvreté, y compris intellectuelle. Nos amis d’Al Adl sont, depuis longtemps, dans ce dernier cas de figure. Comment peut-on faire confiance à un type qui a des visions ? Demain, il pourra entendre des voix — électorales bien sûr. Maintenant les gars défilent avec les gauchistes contre la vie chère. Les prix des plaisirs terrestres sont devenus prohibitifs. Et les militants n’ont plus le sens du sacrifice. Dans le dos du Cheikh, malgré son omniscience, des choses sordides se trament. À moins d’une illumination de dernière minute, cela va certainement se compliquer.