L’été est déjà là. Le relâchement général qui marque cette période est, lui aussi, très avancé. Nous sommes quand même un pays bizarre. Au moment où les consommateurs sont le plus enclins à dépenser leur argent — souvent, celui qu’ils n’ont pas encore gagné — , à consommer sans modération et à faire feu de tout bois, l’activité économique entre en mode veille. Au lieu de mettre le turbo en accélérant, on met le frein. On se trompe carrément de pédale. On n’est même pas en roue libre — conséquence heureuse d’un débrayage opportun utilisant, à bon escient, la pédale de gauche. L’activité politique, a contrario, elle, cette année, entre à cette même période dans une surchauffe dangereuse. Le scrutin législatif du 7 septembre 2007 y est pour beaucoup. Le problème, c’est que la qualité actuelle de notre démocratie ne justifie pas assez cette excitation estivale. Soyons réalistes, analysons ! Un Marocain sur deux est une femme, ou l’inverse. Un sur deux est analphabète ou illettré ce qui revient presque au même. Dans la même proportion, la moitié de nos compatriotes est jeune, voire très jeune ce qui n’arrange rien. En été, au moins un Marocain sur deux quand il peut partir en vacances — ce qui nous fait une bonne moitié — porte le maillot de bain quand il choisit, une fois sur deux, une destination balnéaire à sa portée — ce qui n’est pas toujours le cas. Les candidats ont, chez nous, le même profil que leurs électeurs, sauf qu’ils sont, en général, pire à une proportion des trois-quarts, ce qui fait, bien entendu, plus que la moitié.