Editorial

Petit bonjour

On sort de la lecture de «La Colline de papier», un récit de Ali Tizilkad, un peu cabossé. Surtout, à l’âme. On reçoit des coups, de pierre notamment. On suffoque sous une chaleur aride. On tremble d’un froid sec. On se blesse, parfois. On réapprend doucement à vivre dans la nature, sans prééminence particulière, au même titre que tous ceux qui la font sans en avoir, vraiment, conscience. L’auteur de ce récit impressionnant — un journaliste reconnu — ne joue absolument pas avec les mots. Ce sont eux qui se jouent de lui et de sa mémoire tatillonne. Cela donne un texte d’un naturalisme rugueux, mais qui scintille aux mille couleurs de la vie dans cet Est marocain humble et négligé. Le fait pour un auteur comme, de son vrai nom, Issiali Aârab, d’être un professionnel de l’écriture ne lui donne au préalable aucune garantie quant à la qualité de l’œuvre produite. Cela, il le savait. Le fait qu’il soit, comme l’on dit, du métier, ne lui a donné, non plus, aucun avantage distinctif particulier ou une quelconque valeur additionnelle. Un trait de génie étant, par définition, fugace, il a réussi, dans la solitude, à le saisir dans son livre uniquement parce qu’il s’est, justement, livré avec une générosité absolue. On en grelotte de plaisir.

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