Editorial

Petit bonjour

Un parti islamiste au pouvoir, c’est naturel.  C’est la garantie formelle du libre cours de la démocratie. C’est ce que l’on nous a toujours seriné. Théoriquement, tout le monde est d’accord sur ce postulat démocratique. Les urnes parlent, librement.Voire. On donne les clés de la maison, sous les voiles et les youyous. Et l’on attend voir ce qui se passe. Si ça se passe bien. On se congratule sur le modèle — turc par exemple. Et si ça foire, on a que les yeux pour pleurer — ce que font, aussi, les laïcs turcs. Recep Erdogan et son parti, le PJD de là-bas, veulent islamiser les institutions derrière le dos de la Constitution. La Constitution et la société, à juste titre, ne veulent pas se laisser faire. Les militaires, également, sont ombrageux sur la question. La Cour constitutionnelle turque annule, à la majorité absolue, le premier tour des élections présidentielles. Ce type de Cour a toujours raison en démocratie. Le problème est ailleurs. M. Erdogan considère, bizarrement, en bon islamiste «institutionnalisé» que la décision de cette honorable Cour est une «balle tirée contre la démocratie.» Or, me semble-t-il, la décence veut qu’un pyromane ne crie pas au feu. L’on voit bien que ce genre d’affaires commence toujours par des youyous et finit, inéluctablement, par des balles perdues. Le modèle turc a vécu.

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