Editorial

Petit bonjour

L’arrestation de deux flics ripoux à Tanger n’est pas totalement ordinaire. Mais, notons déjà que dans  toutes les polices du monde, on trouve des ripoux. Plus ou moins minables ou plus ou moins flamboyants. La police est une profession qui est, sur ce point, assez exposée. Mais elle n’est pas, non plus, la seule. On trouve des avocats, des architectes, des médecins, des juges, des hommes d’affaires, des journalistes (même des chroniqueurs)… ripoux. Mais les deux flics de Tanger étaient assez exceptionnels. Ils kidnappaient les gens, ils les séquestraient et ils demandaient des rançons. Du jamais vu. Un culot, une organisation et une persévérance criminelle, cette fois, extraordinaire. On n’est plus dans le coup de Jarnac de 1000 dh, l’esbroufe de 200 balles ou le faux PV jeté à la poubelle et monnayé au prix fort. Non, ici nous avons affaire non pas à des fourmis industrieuses qui glissent dans le délit— banal et trivial, à cause de la mal vie, de chaussures trop petites, du «dégoûtage» ou de l’absence de perspectives d’avenir; mais nous sommes face à une vraie industrie de la pègre qui ne demande qu’à prospérer et à développer ses parts de marché. La mise à niveau de la criminalité marocaine — il faudra bien qu’elle se fasse un jour, elle aussi — viendra du Nord. Elle se fera sur la base d’une convergence objective entre les intérêts insatiables de policiers ripoux et les nécessités d’une concurrence violente entre truands.

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