Editorial

Petit bonjour

M. Abbas El Fassi, le Premier ministre désigné, réclame le même délai que ses prédécesseurs pour former son gouvernement. La demande semble légitime  compte tenu du fait que Abderrahmane Youssoufi, en 1998, a disposé de 40 jours pour boucler son équipe. Et Driss Jettou, en 2002, a constitué la sienne, lui, en 30 jours. Il est par conséquent normal que M. Abbas El Fassi soit gêné aux entournures quand on exige de lui, en utilisant les arguments de l’accélération du temps, de la modernité et du changement d’époque, la formation d’une équipe en 3 semaines. Mais cette réaction s’explique. Les références de M. Abbas El Fassi sont, naturellement, plus tournées vers le passé que vers l’avenir. Un sens de la projection particulier. Il est plus dans une logique — sécurisante — de reproduction de schémas connus que dans une démarche d’innovation. Le risque de la nouveauté a, toujours, eu un coût élevé pour un homme politique conservateur. C’est cette réserve —une peur  viscérale, parfois  — par rapport à l’avenir qui fonde sa posture politique. Bousculer M. Abbas El Fassi, c’est le pousser dans une dimension intellectuelle qu’il ne maîtrise pas et qui, elle, nécessite l’imagination, l’innovation, la rapidité d’exécution, le goût du dépassement de soi, la compétence instantanée, l’intuition… bref autant de qualités éloignées du tempérament, plus posé, du Premier ministre désigné.

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