Le vote de la confiance au gouvernement par le Parlement ne s’est pas fait dans des conditions remarquables d’enthousiasme politique. L’étroite majorité semble douter. Pire, elle semble déprimée, voire tétanisée, avant d’avoir commencé. Et l’opposition, notamment islamiste, malgré une assurance affichée semble, elle aussi, douter de sa place. Le feu sacré n’habite pas, apparemment, le gouvernement El Fassi. Qu’est-ce qui lui manque ? Pourtant, il a tout pour plaire ! Des élections propres, une méthodologie démocratique respectée, une majorité numérique, des cadres — pour la plupart — de haut niveau etc. Cependant, quelque chose semble clocher. Il n’y a ni l’élan populaire et le large engouement politique qui ont accompagné Abderrahmane Youssoufi, ni cette froide assurance technocratique et ce sens du défi qui ont marqué le gouvernement de Driss Jettou. Le parti de l’Istiqlal est, indiscutablement, un parti légitime. Sa victoire aux élections, aussi. Incontestablement. La nomination de Abbas El Fassi n’est pas usurpée ou illégitime. Loin de là. Alors qu’est-ce qui fait que le tout est perçu comme étant un peu bancal ? Un autre mystère de la politique marocaine.