La visite de Juan Carlos à Sebta et Melillia est, sans conteste, une provocation. Les ressorts de celle-ci sont à trouver en Espagne. Contestation, désormais permanente, de la monarchie comme facteur d’unité nationale. Pression continue des régionalistes ultra sur Juan Carlos visé personnellement. Pression, également, du Parti Populaire de droite qui, à l’approche des législatives de février 2008, hausse le ton et accuse le Roi de complicité dans tous les «bradages» consentis par la gauche au pouvoir sur des sujets aussi divers que l’Europe, l’affaire du Sahara etc. La crise marocaine intervient alors dans ce contexte précis comme une porte de sortie de cette impasse. Elle catalyse à la «Aznar» tous les fantasmes de souveraineté espagnole, elle flatte le tropisme colonial espagnol ciment d’une «hispanité» sérieusement malmenée par des forces régionales centrifuges et par une architecture institutionnelle exténuée. Quelles que soient les lectures qui peuvent être faites de cette grossière manœuvre, le Maroc a raison de réagir comme il le fait. C’est-à-dire comme un pays qui ne transige jamais sur sa souveraineté. Le chef de l’Etat marocain, SM le Roi Mohammed VI, gère un pays et il refuse, en toute responsabilité, de trouver des circonstances atténuantes ou des bienveillances particulières au grave comportement d’un voisin en bute à des difficultés internes. Même si nous sommes liés à ce voisin par une vraie et profonde amitié et par des intérêts communs solides.









