L’actualité offre parfois des raccourcis saisissants. Elle met en liaison étroite des professions et des nationalités d’une manière quasi charnelle. Si je dis «infirmières bulgares», cela sonne comme une évidence. Le souvenir d’une affaire sinistre en Libye d’infirmières prises au piège du mensonge, de l’arbitraire et de la politique. Il y avait avec elles un «médecin palestinien». Après des années de privation de liberté, sept peut-être, nous devons leur libération à, notamment, l’ex-femme de Sarkozy, Cécilia. Le «plombier polonais», lui, par contre nous fait évoquer d’autres souvenirs. Les déboires européens de la France et la fureur d’une campagne présidentielle française qui a porté, justement, le même Sarkozy au pouvoir. Le danger du plombier polonais a été mis en exergue car celui-ci menaçait, à cause de l’ouverture des frontières, le gagne-pain des Arabes — entre autres — en France. Avant, également, à chaque fois que des journalistes étaient enlevés, il y avait avec eux un chauffeur. Libanais au Liban, Irakien en Irak, Afghan en Afghanistan etc. Il y en a un célèbre qui s’appelait Hussein. Vers la fin, il s’est avéré être un pilote de chasse. Mais, généralement, dans ce genre d’affaires, se faire enlever sans son chauffeur doit relever de l’imprudence. Aujourd’hui, à la faveur d’une affaire de trafic — sous couvert d’action humanitaire — d’enfants tchadiens abusivement déguisés en «orphelins du Darfour», on a beaucoup parlé d’«hôtesses espagnoles». Elles viennent d’être libérées. Toujours, par le même.