Petit bonjour

Abbas El Fassi a de la chance. La crise avec l’Espagne tombe pile poil dans le fonds de commerce de son parti, l’Istiqlal. Il n’a même pas eu à bouger le petit doigt pour que l’affaire soit à l’ordre du jour. Le parti nationaliste boit du petit-lait. Son Premier ministre aussi. Les Istiqlaliens ne sont jamais autant à l’aise que quand ils surfent sur une vague patriotique. Or cette affaire, c’est un vrai petit tsunami. Maintenant, comme en toutes choses, il faut savoir consommer avec modération. M. Abbas a été élu pour réaliser un programme économique et social bien précis et non pour faire la guerre avec son épée de bois aux moulins radotants de la vieille Espagne. Il nous suffit que le Roi du Maroc soit fâché par cette scabreuse affaire et qu’il le montre avec fermeté à son homologue ibérique. Ça nous suffit. Le Premier ministre marocain, quant à lui, devrait pouvoir continuer à expédier les affaires courantes pacifiques. Et surtout exécuter, avec diligence, le programme gouvernemental qu’il a annoncé. Le Maroc est sur une lancée remarquable. Et rien ne devrait le distraire de son propre agenda.