La presse algérienne s’inquiète du rapprochement entre Paris et Washington. Ce réchauffement diplomatique spectaculaire risque, selon nos confrères, de se faire sur le dos de la stratégie de Abdelaziz Bouteflika qui a consisté à toujours opposer les intérêts américains aux intérêts français. En effet, le président algérien avait refusé fermement la main tendue de Jacques Chirac avec son traité d’amitié tout en veillant à privilégier, et à faire fructifier, les rapports avec les Américains. La dynamique créée par Nicolas Sarkozy rend désormais cette stratégie obsolète. Les Français et les Américains coopèrent désormais en Afrique — y compris au Nord du continent. En Algérie, les observateurs essayent d’évaluer l’impact de ce changement de donne sur leur position dans l’affaire du Sahara marocain qu’ils considèrent — ce qui est dommageable surtout au peuple algérien – comme un «dossier de souveraineté nationale.» Or, cette réflexion arrive, me semble-t-il, tardivement. Le soutien des deux pays à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara est connu. Et les voies de l’avenir sont, à présent, dessinées. Ce qui reste à faire pour l’Algérie c’est, juste, de commencer — probablement après le départ de son président actuel— à négocier une mutation stratégique plus conforme aux intérêts réels de son peuple.