Lahcen Daoudi, député et numéro deux du PJD demande formellement des informations sur l’état de santé du Premier ministre Abbas El Fassi. C’est inédit et courageux. Je ne sais pas si cette démarche est «islamiquement» correcte mais démocratiquement elle est légitime. Dans toutes les démocraties du monde, la santé des gens qui dirigent le pays est un souci ordinaire pour l’opinion publique. En 1976, un livre publié par un médecin Dr. Pierre Rentchnick et un journaliste Pierre Accoce s’intitulant «Ces malades qui nous gouvernent» a définitivement fait le lien entre l’état de santé des hommes du pouvoir et la vitalité de la démocratie. Chez nous, si l’état de santé de Si Abbas — que Dieu lui prête longue vie— constitue pour lui un empêchement réel pour exercer la plénitude de ses fonctions, il faudrait qu’il puisse avoir la latitude de disposer de tout son temps pour se soigner. C’est absolument normal. Sinon, on serait dans une situation où on ne rend service à personne. Ni au pays qui prend du retard. Ni au gouvernement qui navigue à vue, sans chef. Ni, surtout, à la santé de Si Abbas qui risque de se détériorer davantage. Dans tous les cas de figure, l’opinion publique a le droit de savoir.