Maintenant que la «désaznarisation» de la droite espagnole est en cours — il n’en restera plus rien d’ici 4 ans —, il va nous falloir assez vite prendre langue avec le Parti populaire espagnol. C’est une évidence. Il faut jeter la rancune ou le ressentiment à la mer. Société politique, société civile, élite économique, élite culturelle et médiatique, tout le monde doit s’y mettre. Un des principes qui fait vivre la démocratie est l’alternance au pouvoir. Et le Maroc en tant que pays, en tant que nation, devra pouvoir tenir compte de cette donne pour, désormais, construire une vraie continuité dans ses relations avec son voisin du Nord. La continuité dans le cas précis c’est tout faire pour extraire, en Espagne, surtout à droite, le «dossier marocain» de la surenchère politicienne sur des sujets comme l’immigration, les Présides, le Sahara, etc. Si ces thématiques sont abordées à l’avenir avec plus de vision stratégique, plus de souci de voisinage, plus de respect de l’avenir et plus, disons-le, enfin, de responsabilité, les relations bilatérales n’obéiront plus à ce yo-yo psychotique qui fait, assez régulièrement, alterner des périodes d’euphorie intenses à des périodes de graves dépressions.