Les malheurs de la flamme olympique laissent un goût amer. Un comble de ridicule. Un fiasco universel. Et un idéal mis à terre. Cette hyper-campagne de communication ne gêne, pour l’instant, que l’olympisme. Celui-ci paraît déconnecté de la vie réelle. De la vraie vie. Des soucis des gens. Et de leurs véritables aspirations, notamment à la liberté. Il y a un problème. Un vrai. L’universalité des droits de l’Homme, dans un monde mondialisé, devient une évidence que plus aucun pays ne peut ignorer — même si ce pays est la grande Chine. Personne ne peut plus tourner le dos à cette vérité. Que l’affaire du Tibet soit montée en épingle, au-delà de la mesure, par les «concurrents», notamment occidentaux, de la Chine, cela ne fait aucun doute. Il faut vraiment être naïf pour croire que Pékin allait hériter du leadership mondial — devenir une hyper-puissance — dans la joie et l’allégresse. On ne se fait pas de cadeau à ce niveau-là de la compétition. Tibet ou pas. Cependant, on ne devient pas non plus un grand de ce monde uniquement sur la base de performances économiques. Sans une authentique force morale. La Chine a, dans ce domaine, encore du chemin à faire. L’on voit bien, dans le cas de l’Amérique de Bush, que le déclin des valeurs morales a précédé la perte d’influence politique et économique.