Editorial

Petit bonjour

Nos frères algériens ne nous aiment pas. Je ne parle pas du peuple. Un des plus braves et des plus courageux du monde. Je parle de ceux qui, malheureusement pour ce grand pays, le dirigent. A la faveur d’une banale partie de football, aller jusqu’à amputer l’hymne national marocain est l’expression d’une haine irrationnelle sans limite. Une maladie terrible et profonde. Bien sûr, les nôtres ont officiellement protesté. Ils ont eu raison. C’est la moindre des choses. Mais cet incident montre à l’évidence, par son aspect définitivement ridicule, que le fossé entre les deux pays est énorme. Pour le réduire, ce n’est plus une affaire de volonté politique. C’est une affaire de générations entières. Notre hymne national chanté — et c’est la version qui a été diffusée en Algérie —, dans sa conclusion, finit dans une emphase patriotique formidable par scander, en un crescendo émouvant, les valeurs fondamentales de notre pays: Dieu, la Patrie, le Roi. Le ciment d’une nation. C’est peut-être ces valeurs d’unité chez nous qui gênent ceux qui, après plusieurs décennies d’indépendance, n’arrivent pas encore à unir et à fédérer leur peuple autour de valeurs simples de vivre-ensemble, de partage, d’identité apaisée et de fierté commune.

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