S’il y a un domaine dans lequel notre pays excelle ces derniers temps c’est bien la production de l’impôt. Nous sommes des champions. Nous avons un talent formidable ces derniers temps pour fabriquer de l’impôt. De rien on en fabrique à profusion. Un impôt de qualité, populaire à la portée de tous. Personne ne peut se dire exclu de cette manne, il y en a pour tout le monde. Je cite : «les recettes fiscales ont affiché une progression de 31,%, sous l’effet du bon comportement aussi bien des impôts directs (+53,9%) que des impôts indirects (+16%)».Que demande le peuple ? Quand les impôts avancent plus vite que la croissance, cela doit avoir un nom. La productivité fiscale, peut-être ? En tout cas cela veut dire que soit le fisc travaille mieux — ce qui est une performance notable —, soit il y a plus de contribuables. A vrai dire, c’est comme pour le couscous: plus il y en a (de couscous), plus l’assiette est grande. Larbi Jaidi, un économiste marocain de renom, dans un papier récent d’un quotidien français, semblait regretter cette surchauffe de la machine fiscale : «Une année, on ponctionne les banques, une autre année les assurances, l’année d’après, un autre secteur… On utilise la fiscalité comme un bâton et un gisement où puiser en fonction des besoins du moment. Ce n’est pas sain.» Voilà qui est clair ! Il y a cependant un gros risque, si l’on continue comme cela. A terme, il y aura plus de couscous, il n’y aura que l’assiette.