Le diagnostic posé récemment par un émérite journaliste libanais, Khairallah Khairallah, dans le quotidien Al Mostaqbal au sujet, notamment, des relations entre le Maroc et l’Algérie est d’une rare pertinence. En clair, et en extrapolant, il avance que le «complexe marocain» empêche l’Algérie d’envisager avec lucidité et clairvoyance sa place et son avenir dans la région. Ce même complexe ne lui permet pas de trouver des solutions durables aux graves problèmes sécuritaires qu’elle rencontre depuis des années. Sans une large, et globale, coopération régionale, notamment avec le Maroc – qu’elle refuse pour des raisons infondées–, il lui sera difficile de juguler, voire de contenir, ce fléau. Aujourd’hui, l’Algérie a besoin d’air. Ce pays étouffe à l’étuvée. La Concorde nationale n’a pas produit les résultats escomptés. Le terrorisme perdure et l’insécurité se généralise. Les milliards de dollars de la rente pétrolière n’amènent ni croissance, ni bien-être, ni prospérité. Le pays est enclavé. Et la sourde bataille de clans autour de la succession du président Abdelaziz Bouteflika par la recrudescence de la violence qui l’accompagne repose de nouveau la fameuse, et fatidique, question de «qui tue qui?». Le duel Ouyahia-Belkhadem aurait pu, dans des conditions normales, se placer au niveau des idées qui peuvent renouveler le rôle et la place de l’Algérie dans la région. Ou offrir aux Algériens un projet de société moderne adapté à leurs aspirations et à leurs besoins. Au lieu de cela, les doctrines du passé continuent à générer les malheurs du présent. Les cécités d’hier continuent d’alimenter les aveuglements d’aujourd’hui.