Comment couper les liens du Salafisme avec la société ? Comment desserrer son emprise solide sur certaines franges de la société ? La promotion du soufisme peut-elle, à elle seule, servir de stratégie dans cette lutte ? Ramadan 2008, particulièrement, a permis de voir la déclinaison par l’Etat, dans ce domaine sensible, celui de l’insécurité spirituelle, d’une série d’actions, qui mises bout à bout, montrent, à l’évidence, que nous sommes en présence d’une politique globale de reprise en main du champ religieux. La provincialisation des Conseils des ouléma est, parmi les diverses dispositions prises, celle qui touche le plus au but. Au même titre que l’Etat a fait un effort considérable pour apporter l’électricité à des douars et à des villages excentrés, il rapproche, aujourd’hui, à des musulmans isolés ou livrés à eux-mêmes un Islam éclairé correspondant aux nécessités d’une pratique religieuse, saine et généreuse. C’est le déploiement territorial, y compris en direction des MRE, de la nouvelle politique religieuse. Casser l’isolement, desserrer la poigne des salafistes, améliorer l’offre licite, immuniser les communautés, adapter la pratique aux exigences culturelles locales, etc. Il est très tôt pour faire le bilan de cette nouvelle politique d’autant plus que dans ce domaine versatile, la donne change en permanence. En tout cas, c’est une tentative méritoire de reprendre la main. Une main que nous avons perdue depuis les attentats de Casablanca du 16 mai 2003.