Mendiant, un métier qui rapporte. Les services sociaux viennent de récupérer 2millions de dirhams chez des quémandeurs qui ne payaient pas de mine. On apprend, par ailleurs, que 63% d’entre-eux sont des professionnels. Un chiffre stupéfiant. Dire que la mendicité est un fléau, c’est peu dire. La passivité générale qui accueille cette pratique qui dégrade nos cités et nos paysages demeure incompréhensible. Abderrahim Harrouchi avait fait quelques tentatives sérieuses notamment pour améliorer la connaissance méthodique de ce secteur, mais tout cela, depuis son départ du gouvernement, est resté sans lendemain. Une société qui s’accommode de la mendicité — une complaisance culturelle — montre des failles morales évidentes. La mendicité, à elle seule, est un indicateur puissant de sous-développement humain. Combien sont-ils ? Comment les inclure ? Quels projets développer pour eux? Quels centres? Quels personnels former pour cela ? Quelles statistiques tenir ? Quelles sanctions prévoir pour les récidives ? Quel type de communication doit accompagner cette prise en charge ? L’on voit bien qu’il y a des choses sérieuses à faire si une réelle volonté politique s’exprime à ce sujet. C’est la même problématique que les diplômés-chômeurs. Il y a, en même temps, un flux à arrêter, à assécher, et un stock à résorber.