Cette année on a fait la soudure. On est sorti du mois de repos, le mois d’août, pour aborder le mois du recueillement, le mois de septembre qui a coïncidé avec le ramadan. Deux mois en mode veille. Une veille estivale et l’autre spirituelle. Dans l’une, on dépense l’argent que l’on n’a pas. Dans l’autre, on prie Dieu de renflouer les comptes et de nous combler de Ses bienfaits, de Ses dons multiples et variés, avant de se recoucher. Et ce durant un mois. Tout cela est fini maintenant. Après la fête, on pourra passer aux choses sérieuses. Nous avons une fenêtre, voire un vasistas, d’action, avant l’arrivée de la fête du mouton. L’Aïd El Kébir, lui aussi, prend un bon mois entre le projet d’achat de la sacrée bête, sa consommation méthodique, sa digestion totale et le retour sur les lieux de travail en arrêt métabolique. Octobre, donc, disait-on, sera la vraie rentrée cette année. Une année à huit mois, dans le meilleur des cas, car on a rarement fait mieux. On a pu faire pire. Le mois à 15 jours, la journée de 4 heures, l’heure de 20 minutes, etc. Quelqu’un m’a dit, récemment, avec beaucoup de conviction, que le Maroc peut faire vivre 60 millions d’habitants, à l’aise. Il a raison. Nous en avons les moyens, les terres, les compétences, les espaces, les hommes, etc. Il faut juste travailler. Mais, c’est là où le bât blesse. On travaille peu. Les performances que nous enregistrons sont le produit de la moitié de notre énergie, d’un temps de travail divisé par deux, et d’un engagement matériel et moral à mi-temps. Et en plus, personne, chez nous, n’est sérieux à temps plein ce qui fait que, finalement, les gens douteux — voir le rapport de Transparency International — redoublent d’efforts en mettant les bouchées doubles.