Editorial

Petit bonjour

La pluie a tout balayé. Les ponts et les chaussées. Il n’y a plus rien. Des villes et des régions dévastées. Des sinistrés qui pleurent, des vies terrassées par les flots boueux. Et des cités englouties par la faute des hommes et des dieux. Rien n’a tenu. Tout a été balayé. Au pays, semble-t-il, des ingénieurs, aucune infrastructure n’a fait face aux eaux en colère. Le savoir-faire, mille fois loué, des champions de l’asphalte et du béton armé n’a pas fait impression. Il a fait long feu. Depuis dix ans, on nous répète qu’il n’y a pas de compétences, pas de gestion, pas d’efficacité, pas d’intelligence, ou pas de performances sans cette ingénierie bénie. Notre horizon humain. Résultat sur le terrain : les ponts des Mérinides tiennent, les aqueducs des Saâdiens également, les routes de Lyautey aussi, les ouvrages du protectorat résistent à l’effondrement… Par contre, les réalisations de la charte des collectivités locales de 1976 sont englouties, le bilan de la démocratie locale marocaine se noie, la fine fleur de nos élus locaux boit la tasse, et nos plus belles capitales régionales ont les pieds dans l’eau. Il faut ériger dans chaque ville sinistrée un monument en l’honneur de l’ingénieur inconnu. Ce soldat de l’éphémère. C’est en maintenant vive cette flamme que l’on se souviendra.

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