Jusqu’à quel point le Maroc, au nom de la démocratie et de la liberté d’expression, est-il prêt à aller — ou à ne pas aller trop loin ! — pour accorder, ou tolérer, un espace de militantisme aux séparatistes sahraouis de l’intérieur ? La réponse à cette question circonvenue est gênante. Non pas qu’il faille brandir la Constitution, les impératifs de l’intégrité territoriale ou l’état d’exception à chaque fois qu’un groupe d’étudiants fait, ici ou là, parler de lui. Il s’agit plutôt de gérer la professionnalisation de l’agitation politique séparatiste. Et de voir de quel cadre légal elle peut se réclamer. L’Association le Sahara marocain (ASM) a alerté récemment sur cette question. Elle a écrit à des responsables de l’Etat en leur demandant d’assumer leurs responsabilités face aux dérives du séparatisme professionnel. Où finit l’expression d’une opinion et où commence le délit ? Quand s’exprime le droit légitime de la liberté d’expression et quand sont exécutés par des activistes patentés des ordres qui viennent de Tindouf. Tout cela n’est pas toujours très clair. La démocratie marocaine n’a pas encore trouvé ses marques pour traiter toutes les expressions politiques — encore faut-il qu’elles soient organisées — de la même manière. Dans le cadre du droit.