Le Premier ministre, Abbas El Fassi, vient d’être reconduit à la tête de l’Istiqlal. C’est une bonne chose pour lui, et peut-être bien, en dernière instance, pour son parti. Si l’Istiqlal, collectivement, ne s’est pas donné les moyens pour renouveler son leadership, en faisant éclore assez tôt des ambitions légitimes crédibles, ce n’est pas une faute imputable exclusivement à Abbas El Fassi. L’alternance au sein d’un parti se prépare de longue haleine et pas dans la précipitation à la veille d’un Congrès. Un ami istiqlalien, retiré des affaires politiques pour cause de service de l’Etat — ce qui ne lui interdit ni les commentaires ni les saillies —, me disait que le titre de patron du parti ne se donne pas, il se conquiert. Et que le prétendant doit se déclarer, suffisamment tôt, pour mener la bataille. Et non pas venir à la dernière minute, larmoyant, demander au secrétaire général en exercice de se pousser pour lui céder la place. Qui va, alors, briguer le poste lors du prochain Congrès? Le 16ème du nom. On devrait le savoir assez vite et les prétendants sérieux doivent se déclarer en faisant ne serait-ce qu’un petit pas en avant. Hamid Chabat ou Nizar Baraka ? Peu importe, à condition que le combat soit loyal.