Le warning du ministre de l’intérieur au sujet des foyers de contamination industriels et professionnels doit être vu par le secteur privé plus comme une piqûre de rappel qu’une mise en garde comme l’ont qualifié certains.
Après un arrêt quasiment total d’une grande partie du tissu économique durant la période de confinement, les entreprises sont aujourd’hui dans une configuration de survie. Elles sont condamnées à redémarrer rapidement leurs activités pour, non pas rattraper le temps perdu et sauver l’exercice, mais seulement pour tenter de rester en vie le temps que la tempête passe. Et pour cela, elles sont obligées de faire revenir leur principal facteur de production, c’est-à-dire les employés.
Or ces derniers ne pourront reprendre le chemin des bureaux, des magasins, des restaurants et des usines que s’ils sont rassurés quant aux risques de contamination. Et ils ont de bonnes raisons de s’inquiéter puisque, comme l’a révélé le ministre de l’intérieur, presque la moitié des cas Covid-19 déclarés à ce jour au Maroc ont pour origine des foyers professionnels. En plus d’être, évidemment, une obligation au regard de la situation sanitaire actuelle et au regard aussi de la législation du travail, veiller au respect des mesures et dispositifs de sécurité est aujourd’hui un impératif quasiment d’ordre économique pour les entreprises.
Ce n’est pas pour rien que la CGEM, la plus représentative du secteur privé, est montée au créneau depuis plusieurs semaines pour inciter les chefs d’entreprises à plus de vigilance. Mais visiblement, elle devra doubler d’effort…